CHAPITRE I : le retour à la réalité > John LOCKE (posté par hakuun le lundi 29 Août 2005 à 19h21)
Je m’enfonce de plus en plus dans la forêt, mais ils me suivent, de plus en plus proches, de plus en plus rapides. Ils ne me laisseront donc pas ? Je cours à en perdre haleine. Les branches écorchent mon visage. Je trébuche une fois, me relève, puis je tombe à genoux. Il faut que je reparte, ils sont sur mes pas. J’entends des chiens qui aboient. Je cours aussi vite que je le peux, mais ils sont si proches… Soudain, mes jambes ne me portent plus ! Non, non pas maintenant, pas ici ! Je trébuche lourdement et je peine à me rattraper. Cette fois, j’entends clairement qu’ils ne sont plus qu’à quelques mètres… Ils vont m’emmener !
J’entends alors une voix. Une voix familière, une voix qui m’appelle, qui m’attire irrésistiblement. C’est alors que je me relève et m’enfuis au dernier moment.
Elle me guide depuis mon arrivée. Je la suis aveuglément. Elle m’a permis de grande chose, elle m’a toujours soutenue et maintenant encore, alors que tout semble perdu, elle reste auprès de moi, comme un doux murmure, et elle me conduit à elle.
Je cours si vite à présent. Les bruits s’éloignent, puis se taisent. Je les ai semés !
Je m’arrête alors pour reprendre mon souffle… Dans cette partie de l’île, j’ai l’avantage : je connais le terrain !
Je baisse les yeux et un sourire se dessine sur mon visage. Car alors que leurs pas se rapprochent à nouveaux, je sais que je suis maintenant en sécurité.
Ils sont venu longtemps après le départ du radeau. Peu être 3 ou 4 semaines après que Michael, Walt, Jin et Saywer soient partis.
Elle m’avait prévenu. Elle savait qu’ils viendraient.
Des hommes armés, des journalistes, des scientifiques, des médecins…
Je sais que tous le souhaitaient. Retourner à la réalité. Revoir leurs proches, leurs amis. Mais qui m’attendait moi ? un vieux fou, tragiquement handicapé dont les gens avaient pitié. J’avais tout cela en horreur ! Non ! personne ne me ferait quitter cette île ! personne !
Boone aussi rêvait de repartir. Sans doute pour la même vie qu’avant, pour reprendre là ou les choses s’étaient arrêtées. Mais il n’avait pas compris. Personne n’avait saisi à quel point cette île était un cadeau !
Ils sont tout près à nouveau. Alors que mon regard se porte sur elle, la trappe devant mes pieds s’entrouvre, comme une invitation à entrer.
Un chien aboie. Je me faufile à l’Intérieure. Je les entends marcher au-dessus. Mais ils ne peuvent entrer : ils ne voient pas la trappe et s’éloignent. Je suis sauvé !
Les survivants avaient vu arrivé un premier hélicoptère, comme le signe de la fin de leur calvaire. Puis ils étaient partis, les uns après les autres, dans des bateaux et autres embarcations…
Dans la joie et l’euphorie qui suivit, personne ne remarqua mon absence.
Je regardais de loin, tapis dans l’obscurité de l’île, les quelques survivants qui s’éloignaient à l’horizon…
Je restais seul pendant plusieurs jours. Peut-être une semaine. Et puis un matin, la voix me murmura qu’ « ils » arrivaient. Des hommes venu du monde, des spécialistes en tout genre.
Il y en eut de nombreux. Tous téméraires et trop curieux, qui tombaient trop facilement dans mes pièges et dans ceux de l’île…
Bientôt, la plupart d’entre eux n’osaient plus s’aventurer sur l’île et beaucoup repartirent sans réponse.
Un matin, alors que je me promenais dans la jungle, je tombais nez à nez avec un jeune scientifique ! J’ignore comment il était arrivé jusque-là. Il ne dit pas un mot, resta figé, son regard ambré fixant le mien…
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