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Episode 1 – Un homme traqué (posté par Zurabinho le mercredi 7 Septembre 2005 à 22h34)

Lieu : Vol QF940 Qantas, Sydney - Los Angeles
 

 

 

 

 

 

 



‘John ! Il est encore sur l’île ! Ramenez-le ! Ne le laissez pas il ne sait pas ce qu’il fait !’

Sayid avait réveillé une bonne partie des passagers du vol à destination de la Californie. Il devinait bien sûr les regards en coin, mais il les ignorait, comme il allait devoir le faire en territoire américain. On a plus de chances de se souvenir d’un rêve lorsque celui-ci vous a paru trop réel. Sayid avait vu John Locke sur l’île. Il jeta un coup d’œil à son hublot. L’oiseau de fer surplombait un océan de brumes… Il avait bien entendu cette info, à la radio australienne : ils n’avaient pas retrouvé Locke. Mais lui n’avait fait qu’un rêve, un mauvais rêve. Et s’il lui avait paru si réel, c’était sans doute le présage que l’île et ses compagnons allaient rester dans sa vie.

Dans son cœur, Shannon avait déjà sa place. Et maintenant, il savait qu’elle était vivante, en sécurité, et avec des gens qui la protègeraient. Alors lui, Sayid Jarrah, avait-il encore un rôle à jouer dans sa vie ? Boone lui avait dit qu’elle le laisserait tomber, comme elle l’avait fait avec tous ses ex. Mais son demi-frère avait sans doute agi par jalousie. ‘Je la reverrai’, pensa Sayid. Un amour de 3 semaines sur l’île pouvait ainsi être plus important qu’un autre de plusieurs années ? C’était différent, de toute façon.

Sayid demanda l’heure à son voisin :
‘19h41, heure de Sydney : à Los Angeles, il n’est même pas 2 heures du mat’. On arrivera au LA International Airport à 12h29 heure de LA, mon gars !’

- - -

Flash-back : Sayid était arrivé en retard. En effet, le taxi ne l’avait pas laissé devant l’aéroport de Kingsford, mais celui de Bankstown. Sayid avait alors pensé que lui-même s’était trompé, en donnant une mauvaise direction au chauffeur. Il choisit alors de prendre le bus qui reliait ces 2 lieux, sans ticket car sans argent, tressaillant un instant à la vue d’un contrôleur. Finalement, Sayid put sortir sans problème à Kingsford. Evidemment, il arriva en retard, mais pas tant que çà : son vol avait décollé à 8h42 et non à 7h52, comme prévu. Sayid se renseigna à l’accueil : pas de vol Qantas Sydney – Los Angeles avant le lendemain, 17h04… Il y en avait bien un, American Airlines, dans l’après-midi… mais un billet Qantas, c’est un billet Qantas. Et Sayid n’avait rien à y faire. Il se mit tout de même à négocier avec un haut responsable de la compagnie, qui par chance était présent. La proposition faite à Sayid était la suivante :

‘Vous prendrez le vol de demain, 17h04. Et ce soir vous dormirez gratuitement au ‘’Four Seasons’’. C’est un hôtel que vous avez déjà eu l’occasion de fréquenter, je crois. Nous entretenons avec eux des relations privilégiées, voyez-vous. Bien entendu, il y aura une contrepartie. Nous allons inviter tous ces journalistes qui souhaitaient vous voir hier. Vous allez leur donner une conférence de presse, sur le perron de l’hôtel. On devra parfaitement en distinguer l’enseigne. Vous devrez aussi, bien sûr, citer le nom de notre compagnie. Vous leur expliquez que nous avons gentiment proposé un hébergement, gratuitement…’ Sayid hésita. ‘C’est à prendre ou à laisser… en fait, je crois que vous n’avez pas vraiment le choix. », lui lâcha-t-il avec un petit sourire narquois.


- - -

Oui, il n’avait pas le choix, avec ce qu’il avait dans son portefeuille. En regardant vaguement le ciel du Pacifique, Sayid s’amusait de toutes les questions qu’on avait pu lui poser pendant la conférence de presse :
‘Avez-vous vous trouvé une source d’eau douce ?’
‘La preuve, je suis là pour vous parler.’
‘Comment avez-vous échappé au crash ?’
‘Si je le savais…’
‘Vous avez imaginé revoir le monde civilisé ?’
‘Notre monde était sans doute plus civilisé que le vôtre.’
‘Vous avez connu John Locke ?’
‘Bien sûr : il était un rescapé du vol 815. C’était en quelque sorte… un illuminé. J’ai entendu qu’on n’avait pas de nouvelles de lui, mais… pourquoi cette question ?’
‘On dit qu’il est toujours sur l’île.’ Là, c’était beaucoup moins drôle.

Pour tout vous dire, Sayid devinait bien qu’il avait été manipulé : ce taxi à mauvaise destination, qui laisse partir les passagers sans payer, engagé par une compagnie aérienne et un hôtel de luxe, tout ça arrangeant les journalistes locaux… Mais il ne s’en préoccupait pas.

‘On dit qu’il est toujours sur l’île.’ Ces mots lui semblaient se répéter à l’infini.
‘John ! Il est encore sur l’île !’ Sayid l’avait rêvé…

L’avion avait déjà percé les nuages, descendant vers Los Angeles, vers les Etats-Unis…

- - -

Le lendemain matin, Sayid se réveilla en sursaut. Juste avant, dans un rêve, il lui avait semblé voir un jeune scientifique, dans la jungle, le fixant profondément. Si le rêve sur Locke l’avait inquiété, et à juste titre, celui-ci semblait plus anodin, farfelu, et à vrai dire ça le soulageait.

Ce matin-là, Sayid devait partir à Irvine, pour retrouver Nadia.
Ce matin-là pourtant, il ne ressentait aucune émotion particulière….

Il avait rassemblé ses quelques affaires, retiré de l’argent avec sa carte bancaire, donnée par la CIA, qui lui avait ouvert un compte aux Etats-Unis. Et le studio dans lequel Sayid avait dormi cette nuit lui appartenait : la Central Intelligence Agency lui avait offert en ‘’compensation’’ de la perte d’Essam.
‘Comme si une vie humaine avait un prix. Ces gens-là sont corrompus par l’argent et en perdent les valeurs humaines.’ Toujours est-il que Sayid avait appelé un taxi, qu’il était cette fois en mesure de payer.

Pendant le trajet, il pensa malgré tout à Nadia. Il avait été transformé, bouleversé par cette rencontre tellement inattendue. Cet homme, qui obéissait alors bêtement à des ordres pour lesquels il n’avait pas son mot à dire, avait changé.

Sayid se retourna vivement. Il avait l’impression d’être suivi. Le temps d’apercevoir une Cadillac noire s’engager dans la rue qu’ils venaient d’emprunter, et le taxi tourna à son tour. Et l’esprit de Sayid de se perdre à nouveau, dans les méandres d’une de ces petites villes de la banlieue de Los Angeles...

Car sa rencontre avec Nadia avait rendu Sayid plus rêveur, plus sentimental. A l’époque il ne cherchait qu’elle, mais l’île avait tout changé. Nadia l’avait aidé, bien sûr, mais il vivait une aventure humaine avec d’autres personnes, bien réelles. Une aventure humaine qui ne sera sans doute donnée à personne d’autre de vivre. Ses compagnons de l’île lui manquaient tous, sûrement aussi parce qu’il avait su leur meneur, leur guide. Pour eux, il était ’’Sayid, celui qui savait tout faire’’, même si lui savait bien qu’il devait ce statut à ces années de service à la garde nationale. Même Sawyer lui manquait, avec ses surnoms. Hurley et sa joie de vivre. Locke, et son mystère… Shannon, plus que tout.

Le taxi s’arrêta au 4, Hamilton Street.
Une Cadillac noire s’immobilisa juste derrière.

Suite chronologique - Locke - Chapitre 2                       Suite logique - Sayid - La Fuite du Passé

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