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Episode 2 – La fuite du passé (posté par Zurabinho le mercredi 21 Septembre 2005 à 21h16)

 

 

 

 

 

 

 



Lieu : 4, Hamilton Street. Irvine, CAL.



Sayid se trouvait nez à nez avec deux hommes en costume noir. L’un d’eux, le plus grand, prit la parole.
‘Je suis Taylor Gordon, agent du FBI. Et voici l’agent Martin Johnson. Nous cherchons un dénommé Sayid Jarrah Hassan. C’est bien vous, n’est-ce pas ?’ Sayid hocha la tête, surpris. L’homme parlait très rapidement : il était visiblement pressé.
‘Très bien, contournons la maison, pour éviter les regards indiscrets. Nous avons quelques mots à vous dire, monsieur Hussein.’ Sayid ne le reprit même pas, tant il était conscient que ce ne serait pas la dernière fois. Et, à vrai dire, Sayid s’en moquait. S’il voulait l’appeler Hussein…

Les trois hommes s’installèrent autour d’une table ronde, dans le jardin. Que se passait-il ? Où était Nadia ? Que lui voulaient ces hommes ?
‘Vous vous demandez certainement où est votre amie.’ Sayid frémit. Tout ça ne lui disait rien de bon. L’agent Johnson reprit :
‘Nous savons tout ce que vous avez pu endurer pour arriver devant cette porte, et…’
‘Plus vite, Marty. Y’a du boulot.’
‘Votre amie a été enlevée par un prétendu groupe islamiste radical, et, et bien…'
‘Marty ! Un ultimatum d’un mois a été lancé. D’après nos renseignements secrets, ils se situeraient près de Jacksonville, Floride. Ne dites surtout rien à la CIA. Ces fumiers sont aussi sur le coup. Vous pouvez dormir ici cette nuit. Une voiture viendra vous prendre demain matin, six heures.’
‘Une voiture ? C’est loin, Jacksville ?’
‘Jacksonville ! Oui c’est loin. Très loin même, à l’autre bout des US. Mais il faut éviter toute apparition publique : ce genre de conneries, ça serait mal vu par les ravisseurs. Et ça pourrait attirer la CIA. Au revoir.’ Fitzgerald n’eut pas le temps de prononcer un mot. L’autre le prit par l’épaule, et les deux silhouettes disparurent derrière la maison.

Mais même quand ils étaient avec lui, Sayid s’était senti plus seul, plus perdu que jamais.
Toutes ces années lui avaient permis de retrouver sa trace, et maintenant qu’elle était si proche, les épreuves se multipliaient pour Sayid. ‘Puisse celle-ci être la dernière’. La mort d’Essam, la vie sur l’île, et maintenant la captivité. Car Sayid, tout autant que Nadia, était prisonnier de ses ravisseurs. Il se devait de la libérer, et pendant un mois ses gestes, ses pensées, ses attentions mèneraient une nouvelle fois à sa destination finale, une destination qui semblait vouloir le fuir.

Exit l’île, Shannon … possible ? Il ne savait comment, mais il allait faire abstraction, juste pour un mois.

‘Un mois ? Que peut-il bien se passer en un mois ?’.Selon toute vraisemblance, ceux-là n’étaient pas prêts à la laisser sortir… ou alors était-ce un piège, encore un. ‘Elle trouvera le moyen de fuir, encore une fois…’ De toute façon, il monterait dans cette voiture, qui l’emmènerait à Jacksonville. Mais dans son for intérieur, Sayid avait des doutes : et si le FBI avait lui-même enlevé Nadia, pour le forcer à accomplir une mission pour eux ?

Sayid hésita un instant, puis pénétra dans la maison. Il se trouvait probablement dans ce qui avait été son salon. Nadia avait bien mené sa barque : mobilier dernier cri, pour maison à deux étages, avec jardin… tout cela pour une seule personne ? Sayid voulut en avoir le cœur net. Après avoir fait le tour du rez-de-chaussée, il monta lentement les marches de l’escalier, en haut duquel il se trouva devant une porte fermée, la clé vissée sur la serrure. Sayid tourna la clef, tira la poignée, qui grinça. Il faisait face à une chambre vide, et rangée comme avant un départ en vacances. Il s’avança, et jeta un œil aux quelques photos sur le bureau… elles montraient Nadia en compagnie d’un autre homme, blanc, sans doute américain. Cet homme, seul. Un baiser. Sayid resta de marbre.

Il avait parcouru toute cette distance, passé tant d’années, enduré tant d’épreuves, vécu sur cette île maudite, pour retrouver un cœur déjà pris ? C’en était trop pour Sayid. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’idée que Nadia avait pu rencontrer un autre homme, et surtout vivre heureuse avec lui, ne lui avait jamais même effleuré l’esprit. Enfin, honnêtement, si, mais il se refusait cette hypothèse : il voulait continuer à y croire. Sayid referma la porte, précautionneusement. Après tout, elle n’était pas sensée savoir qu’il était en vie. Mais lui non plus. Sayid dévala quatre à quatre les escaliers et s’affala sur le divan. Nadia l’avait oublié, alors que lui, pauvre imbécile, l’avait poursuivie aux quatre coins du monde. Las de toutes ces réflexions, Sayid sombra dans un sommeil profond.

Un homme, toujours le même, change la vie de toutes ces personnes. ’Ethan’, prononce Aaron. Charlie, dans une limousine aux vitres teintées, Kate, les menottes au poing, Locke, dans la jungle ? Et Sawyer, noyant sa peine dans un verre de scotch, et Claire, écoutant une chanson déprimante, Aaron dans les bras. La voix de John Locke retentit, grave : ‘C’est… le destin.’

Changement de décor. Cette fois, dans la jungle, un homme attaché par les pieds. ‘Sûrement un des pièges de Rousseau’, rit Sayid. Cela le fait même beaucoup rire, ça le rend hilare ; Sayid se retourne. Locke aussi est plié en quatre. C’est bien la première fois qu’il le voit dans cet état. L’homme gesticule, dans tous les sens. Il remue ses bras, ses jambes, appelle à l’aide. Situation comique. C’est à ce moment-là que Sayid sent le sol s’ouvrir sous ses pieds…


Sayid se réveilla en sursaut, l’estomac tiraillé par la faim : il n’avait rien avalé depuis ces affreux petits cakes dans l’avion. La nuit était déjà tombée. ‘Encore un cauchemar, un de plus.’ Il plongea sa main dans le placard de la cuisine, pour en sortir… un bocal de beurre de cacahuètes. Hurley lui en avait fait goûter sur l’île. Sayid en avala plusieurs cuillerées. Bien entendu, ce n’était pas un modèle de repas sain et équilibré, mais il était un peu ailleurs, et il aurait mangé n’importe quoi pour combler sa faim. Et puis, ça l’aiderait bien à tenir jusqu’à six heures. Car Sayid n’avait plus sommeil. Un réveil était posé sur le buffet. Il indiquait deux heures du matin.

Sayid se remémora ses nuits sur l’île. Systématiquement, il s’endormait après les autres, comme pour veiller sur le camp. Cette situation le rassurait, car il se sentait plus que jamais le protecteur du groupe. Sayid n’était pas né pour obéir à des ordres, et l’île lui avait permis de prouver sa vraie valeur.

- - -

Six heures. On sonnait à la porte. Sayid avait préparé ses affaires, et sortit de la maison, regrettant de ne pas l’avoir fouillée plus longuement, pour éventuellement mettre la main sur un indice, quelque chose qui aurait pu lui indiquer par quoi commencer, pour libérer Nadia. Mais après tout, ne fallait-il pas lui laisser ses secrets, son intimité ? L’homme qui venait le chercher ce jour-là, il ne l’avait encore jamais vu. Il se présenta comme l’agent Danny Malkowicz, et avait l’air plutôt souriant et agréable, à première vue.
‘C’est moi qui vous conduit à Jacksonville, chef’, lui lança-t-il avec un clin d’œil. Sayid trouva rapidement ses marques avec lui.

Ils montèrent dans un pick-up noir, que Sayid trouvait horrible. ‘Le genre de voitures qui passent inaperçues ici’, pensa-t-il. Danny alluma la radio, démarra le moteur, et Sayid en était quitte pour une nouvelle galère...

Suite chronologique et logique - Sayid - La Théorie du Chaos

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