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LE RETOUR (posté par rillyboy le mercredi 10 Août 2005 à 16h10)

 


Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas pris l’avion. En fait, pouvoir en descendre par le Hub prévu à cet effet à l’aéroport d’Heathrow était un véritable soulagement pour Charlie ! Car la dernière fois… enfin, maintenant il fallait oublier tout ça. Il allait tourner la page rapidement. Il se l’était promis, mais pas après une dernière pensée pour ceux qui avaient partagé avec lui l’épreuve la plus difficile de sa vie.

Quelques uns s’étaient mis d’accord pour ne plus se revoir, ne plus avoir de contact afin de faciliter le retour à l’ancienne vie. Charlie n’avait pas réellement accepté, juste hoché la tête. L’idée de ne jamais revoir Claire, Aaron ou même Hurley lui était impossible à accepter à ce moment précis. Où allait-il aller ? D’ailleurs il était sûr que Claire l’avait compris au regard qu’elle lui lança avant de prendre son avion pour Melbourne.

« Les bagages du vol 0342 en provenance de Auckland vont arriver sur le tapis n°4. » La voix de l’hôtesse le tira de ses pensées alors qu’il entrait dans le hall d’arrivée. Des bagages ? Quels bagages ? Tout ce qu’il avait pu récupérer, c’était ce pot en verre qui lui rappellerait Claire à jamais. Même sa guitare avait été subtilisée par Sawyer ! « Le salaud ! pensa t’il, prendre ma guitare pour en faire une rame ! ». En tout cas, c’est sûr, lui il ne voulait pas le revoir.

Il fit quelques mètres de plus et s’aperçut qu’un cordon de sécurité avait été déployé. Quinze ou seize agents de Scotland Yard tentaient tant bien que mal de faire reculer les groopies qui attendaient leur nouvelle idole. You all everybody était scandé par cette centaine de fans. Charlie s’arrêta net. Voir autant de gens d’un coup, après presque 2 mois « d’emprisonnement » et des heures d’interrogatoire avec des membres de la CIA, lui faisait tourner la tête ! Il avait presque oublié que jadis il fut une rock star adulée par tout un peuple. Il l’avait mérité à l’époque. Mais là ? Qu’avait-il fait ? Il était devenu un meurtrier, et les gens l’aimaient encore plus…

Un des agents vint à sa rencontre et lui demanda de le suivre. Charlie obéit sans réfléchir. Machinalement il fit un signe de la main à ces gens qui étaient venus l’accueillir. L’agent avançait dans un couloir assez étroit qui devait leur permettre de rejoindre une voiture sans être dérangés par la presse. Au bout du corridor, la porte en verre opaque fut poussée par l’agent. Une bouffée d’air frais vint s’écraser sur le visage de Charlie. On était début novembre et il n’avait qu’un débardeur et une veste à capuche. Le froid le saisit immédiatement. Charlie se sentit revivre pour la première fois depuis quelques jours.

Une meute de journalistes était là, venue du monde entier. Etats-Unis, Australie, France, Allemagne, Japon, tous voulaient avoir quelques mots de LA star de cette histoire. Alors que les flashes fusaient, que les caméras mouvaient pour suivre leur proie, Charlie jeta un coup d’œil plein de dégoût à l’agent qui lui ouvrit la porte de la grosse cylindrée aux vitres teintées. Il s’y engouffra sans un regard pour les envoyés spéciaux. Un homme l’attendait dans la voiture. Costume sombre, coupe de cheveux entretenue, manucure parfaite, tout l'inverse de Charlie. L’homme se présenta comme étant Jack Straw, secrétaire d’état des affaires étrangères. La voiture démarrait alors que l’homme expliqua à Charlie sa présence. Des maisons de disques avaient déjà contacté le ministère contre l’exclusivité d’un rendez-vous avec Miraculous Charlie comme il était dorénavant surnommé. L’album de Drive Shaft se vendait comme des petits pains et l’ancien agent du groupe avait refait surface. Charlie était devenu une mine d’or pour les maisons de disques sans scrupule. Toutes avaient le projet de relancer Charlie, en solo cette fois. Pour lui laisser le temps de bien réfléchir, le ministère lui prêterait un petit appartement dans la banlieue de Londres. Personne ne pouvait savoir où il logeait, selon l’homme. Charlie déclina l’offre. Il préférait largement rentrer chez lui pour dormir. Dormir au moins 24 heures pensait-il. « Après j’aviserais… »

Il était environ seize heure quand il arriva chez lui. Le trajet depuis Auckland, l’escale à Singapour, le décalage horaire… tout cette fatigue accumulée ne lui laissa pas le temps de se doucher. Il eu juste la force de saisir le bocal de verre avant de tomber sur son lit et de sombrer dans un sommeil profond.

Le réveil fut poisseux. Charlie mit la cafetière en marche et alla prendre une douche. Le quart d’heure sous l’eau bouillante lui permit de réfléchir à ce qu’il allait faire dans la journée… Que faire ? La question que tous devaient se poser en ce moment même : et maintenant, que faire ? La sonnette de la porte d’entrée le fit sursauter. Le temps de passer un tee-shirt et un pantalon propres – quel plaisir se dit-il – et il descendit les escaliers. Sans réfléchir, il ouvrit la porte et resta planté là bouche bée… Claire était sur le pas de la porte ! Elle avait dans les bras un linge recouvrant son bébé. L’air grave elle dit : « Charlie, j’ai un problème ! Je ne sais plus pourquoi je suis là ! J'ai oublié... Et regarde. » Mêlant les gestes à la parole elle découvrit la tête du bébé afin que Charlie le voit. Stupeur ! Il avait une trace tout autour du coup, tout comme celle qu’il avait traînée pendant 15 jours après avoir été pendu. Mais pire encore, Aaron avait la tête d’Ethan !

Le réveil affichait quatre heure et quart. Charlie était en nage. Instinctivement, il descendit quatre à quatre les marches et ouvrit la porte d’entrée. Personne ! Il fut presque étonné de ne voir personne dans les rues à quatre heure du matin ! Après une grande respiration, il se dit en lui-même : « Ce n’était qu’un cauchemar, qu’un horrible cauchemar… » Trop excité pour se rendormir, il remonta à l’étage et se mit à jouer quelques accords. Les yeux dans le vague, il prit un stylo et une feuille de papier et se mit à griffonner :

I travelled all around the world
I met so many people who loved me
So many friends, so many girls
But you’re the only one I can see

I’ll miss you
Whatever I can do
I’ll miss you...
What about you ?

Suite chronologique - Sawyer - Seul, partie 2                    Suite logique - Charlie - Troisième Départ

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