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Chapitre 4 : Homeward Bound (posté par Merry le mercredi 14 Septembre 2005 à 14h49)

Lieu : 555 North Bristol Avenue, Los Angeles, Ca
 

 

 

 

 

 

 


Hurley était allongé sur le sol du balcon de l’immense chambre du premier étage de la maison. Sa chambre à ce que lui avait dit son frère, même si pour Hurley ce n’était jamais qu’une grande pièce vide. Non pas qu’elle fût démunie de meubles ou de décorations car de ce côté là, l’agent immobilier, content de tomber sur un gros poisson, avait bien fait son travail de persuasion auprès de Diego. Mais Hugo ne s’y sentait pas chez lui. Cette maison était vide de souvenirs, elle lui était comme étrangère. Et évidemment le fait que son frère ait des goûts de chiotte n’arrangeait en rien les choses. Non, il ne voulait pas de cette petite fontaine Feng Shui qui au lieu de le détendre lui donnait envie d’aller aux toilettes toutes les quinze minutes, et encore moins de cette commode Louis XVI qui coûtait bien trop cher pour un meuble d’occasion. Et surtout pas des deux ensemble. Tout ça ce n’était pas lui. Ce qu’il voulait vraiment, c’était juste quelques touches personnelles, pas forcément grand chose, mais son poster ‘I want to believe’ aurait été un bon début. Et puis, il ne voyait même pas la mer de ce balcon. D’accord, Santa Monica n’était pas bien loin, il pouvait même apercevoir les immeubles jouxtant Palisades Park lorsqu’il se mettait sur la pointe des pieds sur l’extrême gauche du balcon mais ce n’était pas la même chose. Enfin... il avait peut-être vu assez d’océan ces derniers temps.
‘Hugo ? Hugo !’
La voix criarde de sa mère le fit se relever brusquement et il se cogna la tête contre la rambarde du balcon.
‘Ouch ! Bordel de-‘
‘Hugo, ne jure pas s’il te plaît,’ dit Mme Reyes d’un ton réprobateur. ‘Et que fais-tu encore allongé sur le sol ?’ Elle était à présent affairée dans la chambre, rangeant tout ce qui traînait.
‘Je sais pas... on faisait souvent ça l’été sur la jetée avec Diego et Papa...’ Carmen arrêta net son rangement et ferma les yeux quelques secondes. ‘Hugo, tu sais bien qu’on ne doit pas parler de lui.’ Elle sortit de sa transe et se mit à plier une chemise posée sur le lit.
‘Tu n’as pas à faire ça, Maman,’ dit-il pour changer de sujet. ‘Je viens d’arriver, comment peux-tu déjà être en train de ranger ?’
‘Tu as de la visite.’
‘Qui ? Si c’est encore un de ces journalistes, tu peux lui dire d’aller se faire voir.’
‘Je n’ai pas été habitué à ce genre d’accueil, Hugo...’
Hurley tourna la tête vers la porte de la chambre à présent ouverte sur un petit homme d’origine asiatique à l’air sérieux mais amical.
‘Docteur Choi...’ commença-t-il en s’avançant vers le visiteur pour lui serrer la main.
Le médecin se raidit à la pression exercée sur sa main. ‘Toujours aussi chaleureux, je vois,’ dit-il en grimaçant et secouant sa main.
‘Oh désolé Docteur, j’oublie toujours...’ s’excusa Hurley.
‘Je vais vous laisser,’ dit Mme Reyes. ‘Si vous avez besoin de quelque chose...’
‘Ça ira très bien Maman.’
‘Merci, Mme Reyes.’
Elle quitta la pièce et les deux hommes se retrouvèrent seuls. Le contraste était saisissant entre le petit médecin coréen et son imposant ex-patient.
‘Alors...’ dit enfin Hurley, brisant le silence. ‘Quoi de neuf, doc ?’
‘Je pense que nous devrions nous asseoir pour cela.’
‘O-kay... Pourquoi pas sur la terrasse alors ?’
Hugo indiqua les deux fauteuils sur le balcon et les deux hommes allèrent s’y installer.
‘Hugo je vais être franc avec toi,’ commença le Dr Choi. ‘Je me fais du souci pour toi.’
‘Oh mais non rassurez-vous ! Ce séjour sur cette... île ne m’a laissé aucun dommage. Je suis même descendu de deux crans au niveau de ma ceinture !’
‘Tu sais très bien de quoi je veux parler. De ton équilibre mental.’
‘Je ne suis pas fou !’ s’énerva Hurley.
‘Oui, je le sais très bien et tu sais que je le sais. Je suis celui qui a passé quatre ans à t’en convaincre, tu te souviens ?’
Le médecin obtint un marmonnement pour toute réponse.
‘Je vais prendre ça pour un oui. Enfin voilà, je crois que tu es au courant au sujet du syndrome post-traumatique et comment il peut raviver d’anciens troubles.’
‘Les médecins australiens nous ont fait passer plein de tests et tout va bien, merci.’
‘Ok, je veux bien te croire... mais en cas de besoin tu sais où me trouver.’
Hurley hocha la tête et les deux hommes restèrent silencieux un moment, le seul chant des oiseaux dans le jardin troublant le calme ambiant.
‘Vous n’êtes pas venu pour me dire ça, hein, doc’ ?’ dit enfin Hugo sans le regarder.
Song qui Choi soupira. ‘Non en effet.’
‘Alors, vous allez cracher le morceau ou vous préférez jouer aux devinettes ?’
‘Je t’ai vu à la réception de l’Institut de Santa Rosa ce jour là... ce jour où tu as demandé à parler à Lenard. C’est moi qui te l’ai même permis.’
‘Je n’ai rien fait pour le mettre dans cet état, on a juste parlé, une petite discussion entre vieux copains’
‘Lenard s’est suicidé il y a 8 jours.’
Les poings d’Hurley se serrèrent sur les accoudoirs du fauteuil. Une sensation familière vint lui déranger l’estomac. ‘C-c-comment ?’ balbutia-t-il enfin.
‘Là n’est pas l’important, nous cherchons à savoir pourquoi... après sa petite... discussion avec toi, Lenard a passé trois mois en isolation, répétant inlassablement des phrases incohérentes. Il y a un mois nous avons cru que le pire était passé. Jusqu’à ce qu’il se décide à faire le grand saut.’
‘Je ne vois pas comment je pourrais vous aider.’
‘Est-ce que ces propos te sont familiers : « Il a ouvert la boîte, c’est trop tard. Ça ne s’arrête jamais. »’
Hugo essaya de garder un air le plus neutre possible. Il n’avait aucune envie de se confier au docteur. Ils le renverraient à Santa Rosa, c’est sûr. Et cette fois, avec les vrais aliénés.
‘Oui évidemment,’ hasarda-t-il enfin. ‘Lenny répétait souvent ces phrases mais je n’en ai jamais compris le sens. Mais vu qu’il était un peu-’ Il fit tourner son index à côté de sa tempe. ‘-vous voyez quoi et bien j’ai juste pris ça pour du non-sens.’
Le médecin n’était pas berné par ce petit manège, Hurley s’en rendait bien compte, mais il continua tout de même de jouer le jeu. Le docteur Choi se leva enfin.
‘Merci de m’avoir accordé de ton temps alors que tu viens à peine de revenir chez toi, Hugo. Profite bien de ta famille et ne fais rien qui puisse être déstabilisant, d’accord ? Pas la peine de me reconduire, je trouverai le chemin de la sortie tout seul.’

 

 

 

 

 

 

 

 

 





Malgré les protestations de sa mère qui tenait à ce qu’il se reposât, Hurley avait pris les clés de son 4x4 et était parti, selon ses propres mots, ‘faire un tour’. Mais tout ce qu’il voulait, c’est se retrouver dans un endroit familier. Et à présent il marchait les pieds dans l’eau le long de la plage de Santa Monica, bénissant le climat californien qui le lui permettait même au beau milieu du mois de novembre. Qu’il était rassurant de regarder la mer aller et venir tout en sachant que la civilisation se trouvait à quelques mètres seulement. A force de marcher, il se retrouva sur la célèbre jetée, sa Grande Roue et autres lieux d’amusement. Pas de pêcheurs à cette heure de la journée mais Hugo n’avait aucun problème à se les représenter, réunis plus par le plaisir de passer du temps ensemble que par la perspective de ramener du poisson chez eux. Il marcha jusqu’au bout de la jetée et s’assit sur son rebord, les pieds dans le vide. Au bout de quelques minutes, il sentit quelque chose vibrer. C’était son nouveau téléphone portable.
‘Allo oui ?’
‘Bonjour Mr Reyes’, fit la voix de Richard à l’autre bout du fil. ‘Comme prévu, j’ai fait quelques recherches sur les autres survivants.’
‘Ok... attendez je n’ai pas de papier pour noter tout ça.’
‘Je vous enverrai une copie des informations sur votre boîte email.’
‘Ok.’
‘Tout d’abord, vous devez savoir que je n’ai pas pu retrouver John Locke. Il est actuellement porté disparu et tout laisse à penser qu’il serait resté sur l’île.’
‘Vous plaisantez là ?’
‘Euh... non.’
‘Parce que je suis sûr de l’avoir vu à la télé l’autre jour...’
‘C’est impossible, j’ai devant moi un rapport indiquant sa disparition. Selon toute probabilité, l’homme que vous avez vu n’était pas John Locke.’
Hurley poussa un long soupir. ‘Bon ok admettons... quoi d’autre ?’
‘Certains survivants sont entre les mains du FBI... et sont donc indisponibles pour le moment, c’était à prévoir. La dénommée Katherine Austin a disparu également, elle est en fuite.’
‘Ah ? Dommage... j’aurais pu lui payer un bon avocat.’
‘Vous aviez considéré de l’aider ? De payer l’avocat d’une criminelle.’
‘Alors 1/ Ce que je fais avec mon argent ne regarde que moi et vous êtes bien content d’avoir votre part du gâteau. Et 2/ une personne est déclarée innocente à moins d’avoir été déclarée coupable, ok ?’
Richard fut un peu surpris par le ton inhabituellement énervé de Mr Reyes.
‘Euh oui bien sûr. Je reprends donc... j’ai pu retrouver un certain Michael Dawson à New-York mais nous sommes en train de vérifier s’il s’agit du bon avant d’envoyer l’argent. Quelques numéros de téléphone et adresses correspondant aux rescapés... certains vivent dans le coin comme Steve Johnson ou Lance Blenford. Oh et une dernière chose, vous m’avez dit de me renseigner sur un certain Sawyer, qui aurait pu être un repris de justice, alors qu’aucun survivant ne porte ce nom...’
‘Et ?’
‘Les renseignements indiquent l’existence d’un Edward Sawyer, d’une soixantaine d’années, avec un passé frauduleux dans quelques états du sud mais disparu de la circulation depuis des années, ainsi que d’un Sawyer tout court, une des identités prises par un certain James Ford qui était bien dans l’avion. Pas grand chose à son actif, détention illégale d’armes et fraude à l’assurance... dernier lieu connu de résidence, la Nouvelle-Orléans.’

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