Episode 5 – Six pieds sous terre (posté par Zurabinho le jeudi 27 Avril 2006 à 16h45)
Lieu : ‘’Ile souterraine’’
‘Noor Abed Jazeem, 34 ans.’
‘Personne ne l’appelle Noor...’ Imperturbable, le géant reprit :
‘Vous la… connaissez ? Etrange signe du destin, Sayid. Toujours est-il qu’aujourd’hui, si vous parlez, vous n’aurez pas la mort de cette femme sur la conscience. Vous coopérez, vous, et elle, êtes libres.’ Sayid perdit à cet instant tout contrôle sur ses nerfs.
‘J’aimerais une explication, une fois pour toutes ! Que s’est-il passé durant ces 30 derniers jours, où est Nadia ? Que voulez-vous de moi ?! Où sommes-nous ? Qu’est-ce que…’
‘Sayid, Sayid… Vous avez droit à un bonus aujourd’hui. C’est le dernier jour, alors avant vos révélations, vous entendrez les nôtres… les miennes. De toute façon, cela n’aura plus d’importance.’
‘Que voulez-vous dire ?’
‘Vous allez comprendre.‘ Beckett sortit un calepin, et commença à lire, sous le regard effaré de Sayid. ‘Il y a un mois, vous et votre chef Danny Malkowicz, FBI, avez été victimes d’un malheureux accident de voiture. Officiellement, un mort et un terroriste en cavale…’ Beckett leva les yeux, exposant à la lumière son front balafré.
‘Continuez.’
‘A partir de cet instant, vous avez été retenus ici, à quelques mètres seulement de Noor Abed Jazeem, officiellement enlevée à son domicile par un groupe terroriste rival, qui aurait des comptes à rendre à Sayid Jarrah Hassan. C’est le cas, n’est-ce pas Sayid ? Allons, de toute façon, nous avons obtenu ces informations de la CIA, ne niez pas. Un mois durant…
‘Quel genre de groupe êtes-vous ?’, demanda Sayid.
‘Soit, j’allais y venir.’ Beckett tourna la page. ‘Qui sommes-nous ? Nous n’existons pas… nous sommes du vide, inactifs, sans moyens, sans identité, sans mobile, sans soupçons. Quelques hommes sont infiltrés dans diverses organisations, comme la CIA, ce qui nous permet d’acquérir des informations, qui sont bien entendues utilisées à des fins inexistantes. Nos actions sont apparentées à d’autres, terroristes un jour, simples gangsters le lendemain. Elles sont orientées de telle manière que le FBI, la CIA et le gouvernement y trouvent leurs intérêts. A partir de là, ils ne cherchent pas, ils ‘’font comme si’’, ils préfèrent ignorer.’
‘Tu vas en dire trop, chef.’
‘Pas un problème, Floyd… Un mois durant, nous vous avons donc interrogé, sans relâche, pour vous extorquer quelques informations essentielles. Vous avez toujours refusé de parler, votre passé de tortionnaire vous ayant sans doute aidé à mieux appréhender la chose. Mais aujourd’hui, vous allez tout dire...’
‘Et pourquoi n’ai-je aucun souvenir ? Qu’avez-vous fait à Nadia ? Que voulez-vous de moi ?’
‘Taisez-vous. Des gaz, auxquels une de vos connaissances a déjà goûté, n’est-ce pas Sayid ?’ Ce dernier préféra ne pas réagir, ne sachant de toute façon pas à quoi le grand faisait allusion. Beckett reprit :
‘Des gaz, qui sont la clef de notre secret, de notre invisibilité. Nous ne révélerons pas leur fabrication, nous n’en savons rien nous-même. Ni qui les a inventés, bien sûr. Ces gaz annihilent votre mémoire immédiate, les quelques heures précédentes.’
‘Des gaz, que vous libérez dans ce tunnel à chacun de mes déplacements…’
‘Après l’accident…’
‘N’employez pas ce terme ! Vous avez tué un homme volontairement, vous osez parler d’accident ?’
‘…, nous vous avons assommé, et quand nous vous avons réveillé, quelques jours plus tard, vous y êtes passé, vous avez goûté au gaz. Depuis, vous avez passé un mois qui restera vierge dans votre mémoire.’
‘Et si je la recouvre, cette mémoire, au moins des bribes ?’
‘Certainement, Sayid, certainement. Mais malheureusement pour vous, cela restera dans vos souvenirs égal aux sensations d’un rêve. Mais si votre petite amie se fait électrocuter sous vos yeux, jamais vous ne penserez plus à moi et Floyd, je vous le promet. C’est traumatisant, non ? Alors Sayid, une bonne fois pour toutes, qu’avez-vous trouvé ?’
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‘Pourquoi m’avez-vous raconté tout cela, si ces informations sont oubliées au moment où j’en aurai besoin ?’
‘Vous voudriez tellement nous vendre, n’est-ce pas Sayid ? Malheureusement, je doute que même ces ‘’informations’’ vous soient très utiles dans le futur. Les instances ne veulent pas nous rechercher, ne l’oubliez pas, Sayid… Pour répondre plus justement à votre question, vous partez avec de l’avance. Vous en savez désormais plus sur nous, que nous en savons sur vous.’
‘Avec une taupe à la CIA ?’
‘Nous recherchons uniquement les informations dont nous avons besoin. Désormais, Sayid, vous qui êtes un homme loyal, vous accepterez volontiers de rétablir ce déséquilibre, je suppose.’
‘Vous avez déjà Nadia, dans tous les cas. Posez-moi vos questions, qu’on en finisse.’
Soudain, l’obscurité envahit la pièce. Les spots n’éclairaient plus les murs. Seule une infime luminosité était assurée par un néon de secours, plus loin.
‘Floyd ! Garde-le en joue, je vais…’
En une fraction de seconde, Sayid décrocha, de son talon, ce qui semblait être la mâchoire de Beckett, à en juger par le bruit. Floyd, affolé, n’eut pas le temps de parer le coup de genou de Sayid dans ses parties génitales, et laissa tomber son arme en poussant un cri aigu. Le soldat donna un coup de pied dans le magnum, pour l’éloigner de son porteur. A cet instant, la lumière réapparut, par intermittence. Beckett était allongé, inerte, la bouche en sang, à ses pieds. Floyd, lui, se relevait déjà, en cherchant son pistolet.
‘Pour Nadia !’ Sayid lui décrocha un coup de pied en pleine face, et se tourna vers l’autre. Il l’avait remarqué, c’était lui qui avait les clés des menottes. Il vit alors dépasser le trousseau de sa poche de pantalon. En dix secondes, il était libre. Mais tandis que Sayid cherchait la clef, Beckett donnait à nouveau signe de vie. Il parvint enfin à la tourner dans la serrure, et courut en direction du magnum, donnant au passage un supplément aux deux hommes.
‘Il semblerait que la chance ait enfin tourné, messieurs.’
Suite chronologique - Sawyer - Mauvais Rêve Suite logique - Sayid - Destins Croisés, partie 1
