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Chapitre 1 : Miraculés (posté par Merry le mercredi 17 Août 2005 à 16h22)


Lieu : une chambre d’hôtel à Sydney



4, 8, 15, 16, 23, 42... même maintenant, alors qu’il était étendu en (relative) sécurité, voici tout ce qui lui trottait en tête. Il revoyait sans arrêt les moments de sa vie liés à ces nombres maudits, comme un film qu’on rembobinerait sans arrêt. Chapitre 1, l’hôpital psychiatrique où il avait entendu ces nombres pour la première fois. Chapitre 2, le moment où ils étaient apparus sur son écran de télévision, identiques à ceux du ticket de loto qu’il tenait serré entre ses mains moites. Et ainsi de suite... la terreur dans les yeux de Lenny quand il lui avait appris qu’il s’était servi des nombres, sa rencontre avec la veuve Toomey, ces mêmes chiffres gribouillés inlassablement sur les cartes de la Française et surtout le moment où il les avait découverts sur ce... qu’est-ce que c’était déjà ? Ah oui c’est vrai, ils n’en avaient aucune idée. Des scientifiques tout droit sortis d’un mauvais film catastrophe les avaient remplacés là-bas. Ça serait à eux de déterminer d’où venait et à quoi servait cette espèce de boîte de conserve géante sans languette d’ouverture facile. Et eux, les miraculés, comme tout le monde les surnommait, n’en sauraient sûrement jamais rien. De toute façon, il n’avait aucune envie de le savoir. Il voulait éviter tout ce qui avait un lien, de près ou de loin avec les fameux nombres. C’est pour cette raison qu’à sa sortie de l’hôpital (il avait fallu trois jours d’examens divers aux médecins pour déterminer qu’en dehors d’un régime alimentaire perturbé, la plupart des rescapés ne souffraient que de contusions bénignes), il avait refusé de prendre le vol 423 qu’on lui proposait pour Los Angeles. Il prendrait le prochain dle lendemain matin.

Hurley se tournait et se retournait dans le lit de sa chambre d’hôtel. Mais le sommeil ne venait pas. De toute manière, dormir ne l’aidait en rien. Ses souvenirs l’accompagnaient même au royaume de Morphée. Peut-être aurait-il besoin d’une thérapie. Peut-être devrait-il même retourner dans cet hôpital.

La sonnerie du téléphone le tira de sa rêverie. C’était son homme d’affaires, évidemment. Depuis qu’il avait appris que son client n’était pas mort, il ne le lâchait plus. Apparemment sa mère l’avait laissé s’occuper de tout en son «absence» et Hurley revenait de l’île encore plus riche qu’il n’y était arrivé, notamment grâce à l’impact de son retour miracle sur les actions de ses compagnies. Hugo refusa toutes les propositions que lui transmit Richard. Aucune interview, aucun reportage, aucune rédaction de biographie. Il lui dit également de continuer à gérer ses affaires pour le moment.
‘Il y a juste une chose que je veux que vous fassiez pour moi,’ dit-il enfin, pris d’une soudaine inspiration. ‘Rédigez un chèque de 83.000 dollars au nom de Walt Lloyd,’ affirma-t-il, se souvenant du nom de famille lu sur le manifeste du vol. ‘Et envoyez-le à...’ Il y eut un moment de silence. Hurley ne savait pas du tout où se trouvaient Walt et son père. Il ne les avait pas revus depuis qu’ils étaient partis sur le radeau mais il savait que c’était grâce à eux qu’on les avait retrouvés et qu'ils étaient sains et saufs.
‘Mr Reyes ?’
La voix de Richard le tira de ses pensées.
‘Euh oui, je n’ai pas d’adresse précise mais trouvez où réside un certain Michael Dawson à New York et envoyez-y le chèque, vous devez bien pouvoir faire ça ?’
‘Je vais essayer, Mr Reyes.’

Hurley raccrocha le téléphone et poussa un énorme soupir. Il se redressa dans son lit et s’empara de la télécommande de la télévision. Sans surprise, toutes les chaînes n’en avaient que pour les rescapés du vol 815. Un reportage de Londres montra Charlie échappant à des fans, ce qui fit rire Hugo. Tout au long du séjour sur l’île, le jeune Anglais n’avait pas cessé de parler de son groupe de rock et cherché des fans parmi les survivants et à présent il était littéralement submergé par la célébrité et n’avait pas l’air de l’apprécier autant qu’il l’avait prétendu. Il changea de chaîne et tomba sur un débat télévisé où diverses personnes plus ou moins qualifiées essayaient de déterminer si Kate devait ou non retourner en prison. Et tout cela accompagné d’images récentes où elle se faisait emmener par des agents. A l’annonce des charges qui pesaient sur son casier judiciaire, Hurley en resta bouche bée.

‘Wow... pas étonnant que ce Marshall tenait tellement à la retrouver.’

Mais voilà, dans son esprit, ces charges pesaient contre Katherine Austin, pas contre la Kate qu’il avait appris à connaître sur l’île et qui ne se comportait pas en criminelle impitoyable comme les journalistes semblaient le prétendre. Le téléphone sonna de nouveau. Hurley décrocha machinalement, les yeux toujours rivés sur le poste de télévision. C’était encore Richard au bout du fil.

‘Mr Reyes, j’ai une nouvelle sensationnelle qui va vous valoir encore de nombreuses demandes d’interviews...’
‘Dites toujours...’ répondit un Hurley blasé.
‘Un des employés de votre entreprise de Tustin se trouvait également dans le vol 815 et il fait partie des survivants.’
‘Ah bon ? Vous savez comment il s’appelle ?’
‘Oui, son nom est John Locke et-‘
‘John Locke ? LE John Locke ? Je-tue-les-sangliers-à-main-nue John Locke ?’ Hurley éclata d’un rire bon enfant. ‘Je le voyais plutôt dans l’armée ou chasseur de primes.’
‘J’ignore ce à quoi vous faites référence, Mr Reyes, le John Locke dont j’ai les renseignements sous les yeux est paraplégique depuis 4 ans...’
Hurley laissa tomber le combiné par terre. Au journal télévisé, un homme au crâne rasé était assis dans un fauteuil roulant, poussé par une infirmière vers une voiture aux vitres teintées pendant que la presse essayait de se frayer un chemin vers lui malgré les forces de l’ordre qui s’interposaient. La voix du commentateur et celle de Richard se mêlaient en un bruit de fond incompréhensible.
‘...paraplégique depuis 4 ans mais compte parmi les survivants...’
‘...c’est du sérieux Mr Reyes, ils veulent tirer un livre...’
‘...employé chez un fabriquant de boîtes californien...’
‘...ou peut-être même un film ou une série télé !’

 

Suite chronologique - Charlie - La vie est ainsi faite                    Suite logique - Hurley - Vol 714 pour LA

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